L'oasis de Tata et son ksar

Retour au sahara



24 avril, l'hôtel que nous avons trouvé n'est pas cher mais crasseux au point de ne pas tenter d'y prendre une douche.


On prend le tidèj au bar d'à côté et hop on est partis pour l'atlas, moyen puis haut, direction Ouarzazate.
Le debut est trés surprenant, on se croirait entre les alpes maritimes et la haute corse, puis le décor redevient sec et désertique.


La route, ou la piste, on ne sait plus car tellement délabrée, porte les stigmates des orages de la nuit précédente. Parfois le goudron fait 1.5 mètre de large parfois il est sous les graviers déplacés par les orages ou même sous des bourbiers rouges rappelant étrangement nos souvenirs latins.


Mais nous avançons assez rapidement quand même, il suffit juste d'être très attentifs. Vers 12h nous nous arrêtons dans un village, histoire de casser la croute, mais les tajines sont à peine chaudes, il faut attendre une heure de cuisson. Le ciel est menaçant au dessus des sommets encore enneigés, nous décidons de repartir illico, on mangera plus tard.


Nous arrivons à Ouarzazate sur la réserve vers 16h, faisons le plein puis prenons la route direction Agadir, pour plonger demain au sud, en cherchant un camping, nous le trouvons rapidement avec piscine, et même de la bière, boisson que nous avions oubliée depuis notre départ.


25 avril, nous partons très tôt, comme d'habitude vers 9h 45, par la route d'Agadir, puis nous bifurquons au sud direction Foum Zguid que nous attendrons vers midi.
A Tissint nous  ferons une pause repas et de fraicheur car nous sommes accablés de chaleur.


Depuis notre départ nous sommes descendu de pas loin de 600m et la température a augmenté d'au moins 20 degrés. Le décor a changé luis aussi, nous sommes au sahara et ça se voit, des arbustes rabougris, des plantes grasses, des cactus et des dunes au loin, et bien sûr le vent et la poussière dans l'air.


Mais c'est très beau, des oasis et des palmeraies tout les 20 kilomètres environ, avec ses villages en adobe, ses oueds asséchés ou alors étonnamment fournis en eau.


Après notre pause, il nous reste environ 80 km à faire pour atteindre Tata, il fait bien assez chaud quand nous y arrivons pour nous décider à y dormir.
Nous trouvons un camping au bord d'un oued formant une sorte de bassin rocheux qui nous sert de piscine, et nous dormirons cette nuit juste en face de la palmeraie de Tata sous une tente berbère.



26 avril, ce matin repos, nous avons décidé de rester 24h à Tata, nous irons voir deux sites remarquables indiqués par des panneaux juste vers notre camping. Petite balade de 100km environs pour voir les falaises de Chépluhou et la vieille ville fortifiée de Chépakoi.


Ensuite nous cuisinons des spaghettis au thon et à la tomate fournis par Brahim, sympathique épicier de Tata; ville par ailleurs jumelée avec Agde dans l'Hérault.


 Une bonne sieste de 2/3h sous la tente berbère pour digérer, puis nous allons au bar caché de l'hôtel des sables ou nous buvons une ou deux bières avec Muhammed, jeune étudiant à Agadir. Nous trouvons aussi une bouteille de "casbha"rouge,


 vin honorable marocain qui a très bien accompagné nos côtelettes d'agneau grillées par la patronne du camping.


27 avril, à 5h l'imam sonne, on en profite pour se préparer et partir tôt, c'est à dire 8h, un exploit pour les lapins!
Nous roulons tranquilous jusque Akka, puis Assa, toujours au rythme des oasis verdoyants entre de longues distances de désert rocailleux.


Arrivés à Aouinet-torkoz nous buvons un thé et faisons le plein; on en profite pour demander si la route/piste pour M'sied est en bon état, le pompiste nous dit qu'elle est très roulante et nous en indique la direction. Au sortir de la ville la route s'arrête.


C'est roulant effectivement pendant 40 km, inexplicablement elle s'arrête et se divise en plein de traces allant dans tous les sens, nous faisons 1/2 tour car partant dans la mauvaise direction et nous croisons un land avec à son volant un berbère ne parlant pas un mot de français sauf rallye et Dakar, je lui montre la carte et il nous fait comprendre que M'sied c'est tout droit à travers le désert direction ouest.....rallye..... Dakar!


Ce sera notre seule rencontre sur 200 km de piste.
Du coup on l'écoute en suivant des traces plus ou moins récentes direction ouest jusqu'à que l'on tombe sur la piste que le GPS reconnait. Nous la suivons tant bien que mal à travers banc de sable et chemins rocailleux, les paysages sont sublimes mais la piste est très éprouvante.


Et donc les gamelles commencent: lapin attaque en premier, second, puis troisième aussi! Le temps de relever sa mob et on repart, je suis miraculeusement épargné mais au prix d'efforts importants pour tenir la mob debout avec les jambes.


 Epuisés par les efforts et la chaleur, nous jetons les mobs sur un terrain moins mouvant et décidons de camper ici, au milieu des traces de dromas et leurs crottes, il nous reste à peine 60 km de piste à faire, on verra demain.
Nous dégustons nos sardines suivit d'un thé au coucher du soleil, puis on se réfugie sous la tente.


28 avril, levés en même temps que le soleil sur les dunes au loin,


nous nous préparons vaillamment à traverser le reste de la vallée du Draa, en espérant que la pluie ne nous rattrape pas; en effet, dans les oueds en cas de pluie, le niveau monte si vite que les marocains aiment à dire qu'ils y a plus de morts par noyade que par sécheresse dans le Sahara.


Le départ est difficile, le terrain est le même, des tas poussière à traverser, ce qui me permet de chuter 2 fois, et de planter ma mob jusqu'au moyeu dans une ravine sableuse, puis cela devient plus roulant.


 Sur les coups de midi, la chaleur est assez forte, même si les nuages nous abritent un peu, mais nous n'avons plus d'eau. Nous suivons une piste roulante, bien qu'elle n'aille pas dans notre direction, tant pis nous n'irons pas à M'sied!
Au bout de 60 kilomètres nous tombons sur une route, sans bien sûr, de panneau directionnel, au hasard nous prenons à droite, bingo la première borne nous indique Tan-tan à 40km.


Arrivés là-bas, nous nous arrêtons pour dessoiffer les GS, puis nous, à grand coup de "oulmes", eau pétillante du coin. Nous prenons aussi des côtes d'agneau grillées avec salade marocaine, nous n'avions mangé que nos sardines depuis l'avant veille au soir.
Nous nous dirigeons ensuite sur El-Ouatia à la recherche d'un camping, mais vu la qualité de ceux ci, nous prenons une chambre à 300 boules avec douche chaude au camping equinoks tenu par Rachid qui fini à force de négociation par nous offrir les tidèj.


Repas au village le soir, un choix de poissons frits et aussi poissons grillés avec en prime sous le tas, une belle daurade portion qui s'y était cachée, le tout, avec frites, salade de tomate et oignons, eau pétillante, pain, beignets de poissons aux légumes, par personne, bref on a eu du mal à finir!! L'addition? 150 dirhams.

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